Réflexion sur le savoir relatif et absolu : relatif au domaine info-documentaire,et absolu...ment superficiel ^^
weblog de veille documentaire et littéraire de deux étudiants préparant le CAPES de documentation !
Aujourd'hui, je voulais proposer les (sans doute) deux dernières planches que je ferai sur la critique de l'absurdité de la communication politique /communication publique actuelle...
Non pas que je sois moins militant, mais j'aimerais faire quelque chose de plus consistant que simplement me moquer de notre gouvernement, et plusieurs projets, déjà bien avancés, doivent aboutir. Je souhaite me concentrer dessus plutôt que me disperser dans la satire politique.
C'est pourquoi, je vais interrompre ce passe-temps militant qui finalement ne sert pas à grand'chose, mais je tenais tout de même à récapituler, dans une sorte de bilan, les réflexions que m'inspiraient les dernières absurdités de la com' politique après deux années qui furent éprouvantes pour de nombreux Français...
Voici donc les deux dernières planches que je partagerais avec vous, - au moins avant un bon bout de temps, si ce n'est définitif..!
Voici le tome 5... Sur la communication
calamiteuse du gouvernement à propos des vaccins
couplée à leurs multiples fautes, qui ont achevé de détruire
la confiance que les Français pouvaient avoir dans les autorités
médicales, ainsi que dans des vaccins qui, s'ils ont évidemment
des inconvénients, présentaient aussi des avantages dans la lutte
contre l'épidémie !
Ajoutons enfin que cela a fait bien plaisir à certains escrocs qui s'en servent pour manipuler certains des partisans du courant antivax, dont la bonne foi (de ceux et celles avec qui je peux discuter) et la sincérité sont, en réalité, bien plus élevées et honnêtes que celles de nombreux pro-vax qui en général ne cherchent même pas à se documenter et se contentent de croire ce que les médias leur disent sur ceux qu'ils utilisent comme croquemitaines...
Aussi, bien que je sois moi-même favorable aux vaccins, je dédie cette planche aux antivax, qui font l'effort de douter et de chercher, même si je suis triste de voir que beaucoup de gourous en profitent, et non aux pro-vax, qui pour leur part, - en dehors de quelques personnes qui réfléchissent, débattent sur Youtube ou les réseaux sociaux, savent écouter, comprendre et répondre - ,
sont une majorité à se draper dans une ignorance et une supériorité de façade cachant, hélas, un grande vacuité et très peu de conscience intellectuelle.
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Tome 6 : on termine en beauté avec une sorte de macédoine de sujets importants de cette dernière année (entre septembre 2020 et septembre 2021) Pas de commentaire particulier à faire, la satire parle d'elle-même...
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Je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures, chers amis qui êtes arrivés ici (par hasard ou pas...) 😁
Ca y est. La troisième trilogie Star Wars est officiellement close. Enfin…
Avant de continuer, je tiens à m'excuser du fait que je n'ai parfois pas trouvé comment exprimé mon avis autrement que par des grossièretés… J'ai essayé de n'être insultant envers aucune des personnes que je nomme, malgré les reproches que je leur fais.
Alors la première chose que j'observe, c'est que la salle était à moitié vide. Les médias ont abondamment rejeté la faute sur la grève des métros parisiens, parce que les journalistes en mal de grévistes-bashing sont prêts (et près) de mettre sur le dos de ceux qui défendent leurs droits sociaux chèrement acquis, l'échec d'un Disney… Sauf que je suis Lillois, et que, à Lille, le métro est automatisé et continue donc de fonctionner durant les grèves, donc la salle à moitié vide n'a rien à voir avec les transports en communs, seulement avec le fait que Disney a pourri un univers adoré par des milliers - voire des millions - de personnes pour une histoire de rentabilité : ils ont voulu se rembourser des 4 milliards du rachat de la compagnie Lucasfilms et donc réaliser les films très rapidement, sans savoir où ils allaient (un film tous les 2 ans, alors qu'entre les épisodes IV, V, VI, le délai étaient de 3 ans, et délais respecté par le seconde trilogie (la prélogie) que tout le monde a hué à l'époque - sans que je ne comprenne jamais pourquoi et, matériellement, sans que ça n'ait remis en cause l'adoration de la licence par ses fans -, et avec aucune préparation de ligne directrice au départ, hormis la vague idée de faire du fan-service nostalgique à donf', - alors que Star Wars n'a jamais été basé jusque-là sur la nostalgie, mais au contraire sur l'innovation que ce soit technique ou scénaristique, malgré ses inspirations évidentes des contes médiévaux -, là où la nouvelle trilogie s'est finalement avéré n'être qu'une longue déchéance, entre deux réalisateurs qui n'ont collaboré à aucun moment du projet, le second disant prout à l'un et le premier lui répliquant caca avec le dernier film. Les fans qui ont hurlé aux innovations (et notamment la part énorme d'intrigues politiques - ce que je n'ai jamais compris parce que de la politique il y en avait aussi dans la trilogie originale- qu'elle avait incorporée) la prélogie, reçoivent donc une dure leçon : quand on fait un film avec uniquement ce qu' "on" croit que çà leur plaira, on accouche d'une grosse daube bien grasse. Le problème n'est pas d'avoir choisi des réalisateurs différents pour les films (chaque film de la trilogie originale avait déjà un réal différent : Star Wars IV : A new hope : George Lucas, Star Wars V : The Empire strikes back : Irvin Kershner, Star Wars VI the return of the Jedi : Richard Marquand), le problème c'est que la showrunner - autrement dit la productrice, Kathleen Kennedy, n'a pas fait son job, et donc que cette dernière trilogie n'a aucune cohérence : l'épisode VIII s'étant évertué à chier allégrement sur tout ce qu'avait proposé l'épisode VII, et l'épisode IX étant une tentative ratée de raccrocher les wagons. Je n'ai pas aimé l'épisode VII. Mais, une fois qu'un film a été pondu, chier dessus dans le film suivant ne pouvait qu'aboutir à une conclusion catastrophique. J'ai aimé l'épisode VIII, et donc, je n'ai pas vu tout de suite ce que cela impliquait : c'est vrai j'avais passé un bon moment avec l'épisode VIII, et j'ai consacré un peu de mon tempsà le défendre. J'avais tort. En soi, il a des qualités intrinsèques, je l'ai déjà largement démontré, mais le problème c'est que ces qualités ne suffisent pas. On parle d'un film qui est censément prévu dès le départ pour intégrer une trilogie, et ce n'est ni le début, ni la fin, mais le milieu : celui qui est censé faire le lien entre les deux autres, donc celui qui doit supporter la cohérence du tout. L'histoire ici, n'est pas raconté par un seul film, chaque film ne raconte pas sa propre histoire; trois histoires différentes se dérouleraient sur fond de décor commun ; les trois films sont censés raconter une seule et même histoire en trois parties. Du coup, c'est forcément la merde, et ce n'est pas la faute de J.J. Abrams. On peut dire que la faute en incombe en partie à Johnson, puisque c'est lui qui a complètement pulvérisé la cohérence dans cette trilogie, mais le fait est que la faute la plus lourde en revient au showrunner, dont le rôle est précisément d'assurer la cohérence des œuvres au sein de la trilogie, et qui, à part tenter vainement de nous faire croire que la méchante dans son armure argentée bling-bling (et qui crève comme une petite merde sans aucune classe), est le summum de ce que le cinéma contemporain peut nous offrir en terme de féminisme (au fait, vous vous souvenez de son nom, à ce personnage, vous ?), n'avait aucune vision d'ensemble pour cette trilogie. Jusque-là, tout ce que j'ai dit n'est que du copié-collé de ce que tous les commentateurs ont dit de cette trilogie, je voulais simplement expliquer qu'il n'y avait pas besoin d'accuser des gens qui défendent leurs droits, de la défection des salles de cinéma par les fans de Star Wars (perso, je suis plutôt fan de Retour vers le futur, et de Robocop - pour rester dans le domaine Sci-Fi - que de Star Wars, mais il faut reconnaître qu'à leur époque, les premiers films étaient techniquement révolutionnaires..!)
...Alors entrons dans le vif du scénar… Si j'avais salué comme une idée brillante la culpabilité de Luke dans l'épisode précédente (après tout, qui, après s'être battu pour libérer une galaxie, ne déprimerait pas de l'avoir laissé dans cet état-là ?) ici je dois avouer que j'ai bien aimé l'idée du retour de Palpatine. Après tout, pourquoi pas, on a déjà vu des retours tout aussi rocambolesque dans l'histoire du cinéma (et de la littérature, en passant), et il s'agit d'un personnage réellement emblématique de l'univers Star Wars donc tant qu'à replonger dans le fan-service, mieux vaut lui qu'un autre. donc... Le retour de Palpatine, je dis oui ! mais dans ce film, deux gros problèmes scénaristiques se posent : D'abord on voit Rey s'entraîner, alors qu'elle n'en a pas besoin : dans l'épisode VII, elle bat Kylo Ren à plate couture sans n'avoir reçu aucune formation particulière (détail anecdotique croustillant : elle esquive parfaitement les tirs du drone quand elle a les yeux bandés, en équilibre sur une corde au-dessus d'un gouffre, mais elle est infoutue de rééditer l'exploit quand elle a les yeux ouverts sur la terre ferme… Comme si avoir les yeux ouverts et marcher sur le plancher des vaches la déconnectait de la perception de la Force en lui envoyant des souvenirs qui la déconcentrent) : Mais franchement : tout a été fait pour montrer que c'est une badass qui n'a pas besoin d'entraînement pour utiliser la force (l'épisode VIII confirme cela, d'ailleurs !) Ensuite, et enfin (je passe sur les disputes inintéressantes entre les personnages) beaucoup plus important : Le McGuffin mal utilisé, je dis NON. Pour çà je vais devoir entrer dans des SPOILERS plus importants que jusqu'à présent. La quête principale du film, c'est de trouver un objet macGuffin quelconque - pardon, une boussole Sith - qui indiquerait l'emplacement d'une planète non répertoriée où se situe le repaire le plus secret ever des Siths. Il n'existe que deux de ces boussoles dans toute la galaxie. Le repaire que Kylo Ren a trouvé dès le début du film, sans avoir eu recours à aucun de ces deux exemplaires de la boussole ensorcelée. Eh oui : le premier est toujours caché dans l'Etoile de la Mort, - Kylo Ren, s'il l'avait trouvé et utilisé, ne l'aurait pas remis gentiment là où la Résistance pourrait la trouver ; et la seconde est dans le vaisseau spatial de Luke, donc Kylo Ren n'a pas pu l'utiliser. Au passage, vous saluerez comment la boussole de Pirates des Caraïbes s'invite dans Star Wars : Disney n'est décidément qu'une seule et grande famille où c'est la fête du sl... Autre détail gênant : pour retrouver cette boussole, il faut déchiffrer un message enlagage Sith que seul C3-PO connaît... MAis qu'il n'a pas le droit de traduire ! Pourquoi est-ce qu'on a inculqué dans la programmation de C3-PO une langue qu'on lui interdit d'utiliser ou de traduire ? Mais pourquoi ??? Ca n'a pas de sens..!! En plus, on l'a vu dans l'épisode I : c'est le jeune Anakin Skywalker - pas encore Sith - qui est censé avoir programmé C3-PO : comment aurait-il pu connaître le langage Sith ??! Alors, bon, vous pourrez me dire que je chipote, qu'on aurait pu ajouter ce langage à sa programmation plus tard, mais qui l'aurait fait : C3-PO n'a jamais collaboré avec des Siths ou des partisans du côté obscur, de TOUTE son histoire ! Son chemin s'est séparé de celui d'Anakin AVANT que ce dernier ne sombre dans le côté Obscur (sombrer... côté Obscur... Désolé, ce jeu de mots pourri n'était même pas volontaire, je viens seulement de m'en rendre compte).
Et c'est censé être un langage hermétique, non ? S'il existe pour transmettre des secrets entre Siths, les non-Siths n'ont pas à le connaître, ou bien quoi ? Bref, ce film est déjà navrant d'incohérences, je ne reviens pas sur le fait que Palpatine ordonne à Kylo Ren de tuer Rey alors que son but est d'amener Rey à le tuer lui-même, pour prendre sa place comme grand Manitou Chaman du côté Obscur, mais notons tout de même que le film se conclue sur une fin que Disney veut nous faire croire heureuse, alors que Palpatine a obtenu ce qu'il voulait : être tué par Rey. GG les gars, GG Kathleen Kennedy, on n'a plu qu'à oublier que tout ça existe. Rideau_
Ce mois-ci, je suis allé voir deux films au cinéma : Simetierre, et… Raoul Taburin. Je me doute que c'est du premier que d'aucuns préfèreraient que je parle.
Ayant lu le livre, vous n'échapperez pas à une comparaison entre les deux, et dire mesquinement que le film étant une adaptation cinématographique, c'est une œuvre à part entière, ne vous sauvera pas. J'emmerde (désolé de la grossièreté !) les défenseurs d'une indépendance d'une adaptation par rapport à l'œuvre qui l'a inspirée, et je ne réécrirai pas une 36e fois pourquoi, les raisons en ont été largement développées quand je débattais du cas du Hobbit, sur diverses plateformes.
Pour résumer, quand on proclame présenter à un public une adaptation d'une œuvre préexistante, soit, mais on assume le respect qu'on doit à cette œuvre, même si bien évidemment les contraintes techniques et le format du média, et l'interprétation d'un réalisateur artiste (s'il est réellement artiste, et pas dans une logique productiviste industriel comme ce fut le cas de Jackson sur le Hobbit - bien qu'on doive aussi reconnaître l'ingérence des producteurs, évidemment) vont nécessairement apporter leur lot de différenciation ; une adaptation SE DOIT de respecter le matériau original, sinon, inutile de prétendre que c'est une "adaptation", ce ne sera qu'une vulgaire récupération mercantile d'un titre à succès.
Il existe, par ailleurs, nombre d'œuvres qui reconnaissent sincèrement s'inspirer d'une œuvre sans en être une adaptation fidèle. Et, évidemment, c'est un choix tout à fait honorable s'il se montre honnêtement à jour.
Le problème avec Simetierre, c'est que cette œuvre se range exactement dans la catégorie des œuvres que j'ai cité précédemment : celles des récupérations mercantiles.
On se souviendra que Stephen King, après avoir été un écrivain dont le succès a démarré en librairies, a rapidement intéressé le cinéma et la télévision avec diverse adaptations de ses œuvres dans les années '80 et au début des années '90 ; puis il était devenu un nom célèbre, un peu oublié et remisé dans un coin de la culture cinématographique, bien que l'on citât souvent Kubrick et que l'on murmura un certain film comme emblématique dans l'histoire du cinéma de la peur, mais qui faisait vendre des livres, au demeurant de bonne qualité en comparaison de la concurrence dans son domaine d'écriture - celle de l'angoisse -.
Il interroge intelligemment, en effet, ce qui fait peur dans nos cultures humaines contemporaines, indépendamment de son style que l'on peut aimer ou non, et qui est d'ailleurs variable d'une œuvre à une autre.
Et soudain, le succès de Dôme sur CBS, puis sur Netflix aux débuts des années 2010 relança l'intérêt de l'industrie audiovisuelle pour cet auteur, et l'on vit sortir, d'abord, la première partie de IT, nouvelle version, sur grand écran, avant d'y (re)découvrir Simetierre, de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer…Lui aussi étant une nouvelle version (nous avions eu droit en 1989 à une tentative de Mary Lambert, dont je ne peux dire grand'chose, n'ayant que 7 ans à cette époque et ayant eu une éducation assez protectrice quant à ce genre de films.)
Kevin Kölsch et Dennis Widmyer, donc, nous livre un grand moment de spectacle, un film de zombies parfaitement réussi.
Pourquoi, alors, criai-je à la récupération mercantile ? Parce que ce film aurait pu s'intituler autrement, et passer pour un excellent film de Romero, mais voilà : il a fallu que les producteurs veuillent profiter de la "nouvelle vague" S. King pour produire un film qui surferait sur sa crète.
Je ne mets pas en doute la sincérité des réal's. Elle se voit à travers ce film, qui, bien qu'utilisant les ficelles classiques des films d'angoisse de manière un peu mécanique, montre tout leur amour pour le genre.
Mais puisqu'on parle d'amour, venons-en au fait :
ce n'est pas une scène en particulier, ou une absence d'un passage du bouquin, qui me fait condamner ce film.
En lui-même, il est très bon, il fonctionne, on a peur, les événements s'enchaînent, et, - même si le public connaisseur et averti s'attendra de la suite -, ils nous mènent au frisson avec efficacité.
La photographie est très bonne, les passages entre un monde violemment éclairé, le milieu aseptisé du centre de soins médicaux universitaires où travaille le mari (qu'on a un peu de mal à reconnaître pour tel, d'ailleurs, si l'on a pas lu le bouquin !), et les nuits brumeuses, énigmatiques et menaçantes régnant sur les bois entourant le cimetière, tout cela est parfaitement rendu et nous plonge dans l'ambiance.
Le problème, c'est que, justement, c'est un film de zombie.
C'est un film de style Romero ; je l'ai dit.
Lisez le bouquin de Stephen King, jusqu'à la fin. Vous comprendrez que l'histoire de King, ce n'est pas une histoire de personnes qui reviennent de la mort nous hanter. Ce n'est pas une histoire de cimetière. C'est une histoire des passions humaines : une histoire où l'on se demande jusqu'où l'humanité est prête à aller par (ou pour) amour.
Et jusque là, vous pourriez me dire que le film raconte effectivement cela.
Oui.
Du moins au début.
Mais.
La conclusion de l'œuvre, et la peur qui reste une fois qu'on a refermé les pages, elle, porte sur autre chose.
Bien sûr, il est terrifiant que l'amour, traditionnellement décrite par les contes littéraires comme source du salut de l'âme humaine, devienne ici vecteur d'une horreur, incompréhensible pour l'amoureux qui la déclenche.
Mais le goût de cuivre que l'on ressent à la fin du roman, il vient du fait que l'homme n'apprend pas de ses erreurs. Ce que Stephen King nous dit par ce bouquin, c'est que les passions humaines nous feront toujours oublier nos tristes expériences passées :
L'horreur de Simetierre, c'est que l'humanité, jamais, ne parvient à tirer de leçons de ses erreurs, qu'elle les recommencera toujours, et la menace qui pèse sur l'humanité,c e ne sont pas les zombies qui se multiplient comme une épidémie. C'est elle-même.
Ce roman de Stephen King, c'est un chef d'œuvre magistral, parce que ce qu'il raconte, mieux qu'aucune autre œuvre sur le même thème, c'est que l'humanité EST sa propre menace, et même sa seule menace :
l'angoisse naît de ce qu'il est impossible de la combattre, de l'arrêter, parce que par nature, on ne pourra pas la déraciner en nous.
La menace qui nous mènera à notre perte, c'est que nous n'apprendront jamais de nos erreurs.
Voilà la peur que Stephen King raconte dans son roman, et à côté de laquelle le film passe complètement.
Mes étudiants de licence m'ont posé par correspondance, une question assez étrange : "" (…) dans la partie introduction du rapport, (…) un cadre s'intitulant "plan du rapport "" que devons nous mettre dans cette partie ? ils ne savent apparemment pas ce qu'est un plan… Après avoir passé le bac… Qu'ont-ils appris au collège et au lycée durant toutes ces années ? Je me souviens pourtant parfaitement avoir eu des cours sur la façon de structurer un texte rédigé, que ce soit en Français (en Lettres), en Histoire-géographie, ou en Philosophie…
Ce qui est assez grave, c'est que ce ne sont pas des étudiants en biologie ou en mathématiques, mais en sciences de l'information… Mais il faut reconnaître qu'il vaut toujours mieux avoir le courage de paraître ignorant un instant, plutôt que le rester toute sa vie ;
je me demande, du coup, combien d'autres étudiants ne maîtrisent pas ce sujet, sans oser poser la question pour rectifier leur lacune, de peur de se désavouer…
Souvent, je participe, via Twitter, ou via des forums de discussion pédagogiques et/ou philosophiques, sur la valeur de notre système éducatif, et, tout en reconnaissant tous ses défauts, je tente d'en défendre aussi les valeurs.
Mais désormais je me pose des questions..: Je ne peux pas croire qu'une telle lacune soit la faute des étudiants : si en sept (ou huit) années d'études secondaires, ils n'ont pas assimilé la notion de base du plan de rédaction, ce ne peut être de leur propre faute, l'école y a forcément sa part ;
cela me semble tellement basique que je ne peux pas penser que ce soit les étudiants qui soient en faute..!
Il s'agit tout de même d'une notion fondamentale et transdisciplinaire !
Il faudrait sans doute proposer une analogie avec le sommaire d'un livre : il faut donc présenter le plan comme l'articulation de chaque partie du texte, de son contenu, de manière succincte (brève, résumée, comme vous voulez), et la logique qui conduit les relations entre ces parties, c'est-à-dire comment ces parties (et les arguments qui les composent) s'articulent entre elles pour former un raisonnement ou une démonstration cohérente.
Parfois, on se prend à espérer que la France se réveille enfin et va, avec le mouvement des Gilets Jaunes, montrer que les blablas des connards qui nous gouvernent et prétendent moraliser le capitalisme que protéger les intérêts des ultra-riches ne pourra que se retourner contre eux. Et parfois - désolé de vous décevoir, ce n'est pas l'article promis sur l'analyse du mouvement des Gilets Jaunes -, on s'aperçoit que ses concitoyens sont tout autant des connards que ceux qui nous gouvernent, et on se prend à se demander si on est pas, finalement soi-même un connard, par la même occasion.
Il y a quelques temps, marchant dans une rue loin de chez moi, et voyant qu'un habitant de lieu rentrait sa poubelle (poubelle qui - je le rappelle -, ne lui appartenait pas puisque c'était une propriété de la municipalité, je lui avais demandé de me permettre d'y jeter un mouchoir usager (on était en hiver). J'ai déjà raconté cette histoire, et comment elle s'était terminée, sur ce blog, et je ne vais pas la refaire.
Mais cette fois-ci, rentrant du cinéma, une autre péripétie m'est arrivée, et qui m'a fait désespérer de la mentalité de mes connards de concitoyens.
Un mec conduisant une bagnole a grillé un feu rouge, manquant de renverser un piéton en train de traverser - c'était moi le piéton -, pendant que son gamin, assis à l'arrière, a jeté à la chaussée son gobelet vide, sans doute parce qu'il était trop fatigué pour le garder en main un petit quart d'heure, le temps que la bagnole arrive à destination.
Le fils était déjà un connard qui n'en avait rien à foutre de salir la chaussée avec ses détritus, à l'image du père qui avait grillé un feu alors qu'un piéton était en train de traverser (je ne portais pas mon gilet jaune sur moi à ce moment-là, je précise, au cas où...)
J'imagine l'éducation de merde que le père a donné au fils, et la connerie du fils qui devient un beauf' à l'image de son père…
J'ai peut-être trop d'imagination, qui suis-je pour juger des personnes que je ne connais pas ?
Ce soir, veille de Noël, la famille est loin, et je m'offre une soirée cinéma. Je pensais aller voir l'histoire du facteur Cheval ( ou un titre approchant), mais ayant loupé l'avant-première, je me suis retrouvé dans la salle de Mary Poppins (le retour de), en VO sous titrée, pour une heure et demie (environ) de malaise et j'ai donc passé un mauvais quart d'heure la veille de Noël.
A l'heure où les critiques ricanent à propos d'Aquaman - que je ne suis pas allé voir, les super-héros (dont j'étais fan autrefois) m'ayant lassé depuis quelques temps, à quelques exceptions près (Daredevil, mon amour…) -, ce film m'a affligé par son mercantilisme convenu. On veut nous vendre du rêve. C'est la finalité même de la société capitaliste (et le film sort au moment des manifestations des Gilets jaunes), qui est de nous vendre même nos rêves, mais, parfois, le rêve vendu est intelligent, drôle, bien pensé, réflexif (pour le spectateur), et touchant - ce qui nous incline à pardonner bien volontiers cette mise en vente du rêve, puisque la qualité intellectuelle et morale st au rendez-vous, et pardonnez-moi, je sens que je commence à m'exprimer comme un vieux con pontifiant de l'aKAdémie.
Hélas, mes amis, tel n'a pas été le cas cette fois-ci.
Le résumé de mon tourment en quatre points ?
1/ Commençons par la fin, voulez-vous ? Ce n'est certes plus une originalité, de nos jours, où la chronologie bousculée est devenu une platitude galvaudée de scénariste en manque d'inspiration, mais que voulez-vous ? C'est ce qui caractérise ce film. Je vis tenter de parler de la scène finale sans faire trop de spoilers sur les événements eux-mêmes (mais ce film le mériterait, vus savez !) :
Le film se conclue sur une régression. Là où, dans le premier film se concluait par une évolution - et c'était justement là une subtilité, puisqu'on aurait pu croire qu'il s'agissait aussi d'une régression - mais en réalité, le père Banks, dans le premier film, ne redevient pas un gamin : il apprend seulement à être à l'écoute de ses propres enfants, et à passer du temps avec eux en profitant de la vie, c'est-à-dire en donnant du sens à son travail, au lieu de vivre pour lui. Il a appris à lâcher prise, à arrêter de se prendre au sérieux (lorsqu'il a raconté la blague à l'ancêtre de la famille Dawes), il a appris apprécier la vie autrement que par une mentalité de petit comptable étriquée (en emmenant sa famille au parc pour prendre du temps avec elle).
Michael Banks, lui redevient un gosse. Mais ce n'est pas là, sa régression. On pourrait encore se réjouir qu'il retrouve une âme d'enfant, bien que la manière de le mettre en scène soit, à mon goût, beaucoup trop naïve - et encore, devrais-je niaisement pusillanime (ceux qui auront vu le film comprendront) -, mais le problème ne serait encore pas trop grave, compte tenu du fait que c'est un film pour enfants, - même si le premier Mary Poppins était censé à la fois montrer que les parents doivent être à l'écoute de leur part d'âme enfantine, mais aussi que les enfants devaient apprendre à grandir, chacun devant en fait faire la moitié du chemin vers l'autre -,
non, ce qui est malsain, dans ce film (et là je vais spoiler…)
… SPOIL DANS
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3
2
1...
c'est le dialogue entre le parapluie ET Mary Poppins, dans lequel ils avouent avec un fatalisme affligeant que les adultes auront oublié la leçon dès le lendemain !!
L'adulte n'aura rien retenu de l'aventure, il sera redevenu un gamin niaiseux pendant une journée, et ensuite, il va à nouveau se comporter en adulte coupé de la part d'enfance qui nous permet de voir la beauté de la vie !! Toute l'histoire ...n'aura… servi… à... RIEN !!!
(et en parlant de leçon civique, je vais y revenir après cette critique !!)
Du coup, conclusion, générique, et on sort de la salle en se disant qu'on a subi pendant une heure une torture… Pour que dalle, en pure perte !!
Car oui, il n'y a pas que la conclusion du film, qui nous donne du tourment :
2/ En fait, on peut dire que Walt Disney n'a tiré aucune leçon de STAR WARS VII : ils ont voulu faire un cadeau au fan, une sorte de fan (self) service, avec le VII, et ç'a été la pire daubasse du cinéma Hollywoodien depuis le début des années 2000 (je suis sérieux, même Avatar et Pirates des Caraïbes IV & V n'ont pas été aussi mauvais : réellement, c'est une performance de la médiocrité, ce film !) :
...ils ont refait la même connerie avec Mary Poppins, pulvérisant leur record de connerie !!
Au lieu de faire une suite pertinente et cohérente, ils ont essayé de faire une espèce de clone du 1 mais pas sous forme de remake, mais de suite qui pourtant reprend exactement les mêmes idées dans le mauvais sens de l'expression !!
Par exemple :
- dans le 1er, il faut ranger la chambre, dans le second, il faut ranger des vieux papiers du grenier ! (et attention : là où la scène du 1er est très intelligente, parce que les enfants doivent participer à la tâche, et apprendre à … la-lal-la-mettre-rien-qu'un-morceau-de-sucre-qui-aide-la-médecine-à-couler-la-la-la-et-chaque-tâche-peut-devenir-selon-l'humeur-un-vrai-plaisir-la-la..., ici non, la morale de l'épisode semble être de laisser sa nounou faire tout le boulot à votre place.
- la seule scène que j'ai trouvé assez originale et très intéressante, et que j'ai bien apprécié, c'est celle des aventures imaginaires dans la baignoire, là c'était quelque chose de relativement nouveau et ça m'a fait pensé à... (non, petits chenapans, ce n'est pas au 3e film des chroniques de Narnia, l'Odyssée du Passeur d'Aurore, que je pense !) ...à Le Secret de Terabithia : un film très intelligent dans lequel on apprend à la fois la puissance de l'imagination, et… la victoire de la réalité sur l'imaginaire (de façon particulièrement tragique, d'ailleurs !)
- Dans le 1er, les enfants prennent le thé au plafond, ici, on ne réfléchit pas trop : c'est le plafond viendra à eux, à la place. Et avec quelle excuse, s'il vous plaît ? Que le deuxième mercredi, tout se retrouve à l'envers parce que la cousine de Mary Poppins (on ne sait pas pourquoi Mary Poppins a une cousine slave..?) est trop fatiguée pour faire les choses à l'endroit, correctement. Dans le film de 1964, le thé au plafond est une excentricité qui a un sens très malin : on se retrouve la tête au plafond lorsqu'on ne pense qu'à rire dans la vie sans jamais se préoccuper des choses sérieuses - comme les enfants Banks -, et le propos est de mettre en garde contre une infantilité trop naïve, détachée du monde, de la réalité quotidienne et de la beauté que peut avoir la vie concrète, malgré les tristesses (il faut en effet raconter des histoires tristes pour retrouver les pieds sur terre, rappelez-vous !), et le film montre très intelligemment que, s'il faut savoir garder une part d'enfance et d'émerveillement, refuser de grandir est un danger tout aussi grand que de perdre son âme d'enfant :
Ainsi l'oncle Albert reste coincé au plafond sans pouvoir redescendre sur Terre, à force de vouloir fuir la réalité et la vie concrète dans le rire abêtissant (et contagieux, souvenez-vous !), ...mais ici… Quel est le propos ? Quel est le sens de cette péripétie, dans ce 2e film ? J'espère me tromper, j'espère que des gens plus malins (ou plus attentif à leur part enfantine) que moi trouveront la réponse, et sauront m'expliquer, parce que moi, là, je sèche !
Je n'ai aucune idée de ce que peut bien signifier cette scène, en dehors de nous faire perdre du temps, avec un chant niais, une chorégraphie navrante, et par-dessus tout, l'idée que les aventures précédentes des enfants Banks dans le vase aient été totalement vaines !
- Ah oui, d'ailleurs, je ne l'avais pas mentionné, mais ce vase, c'est justement le prétexte pour rendre visite à cette cousine de Mary Poppins qui, soi-disant, répare tout, parce que les enfant sont été envoyé à l'intérieur du vase qu'ils avaient cassée pour le réparer, sauf que cela n'a servi à... huh… à rien ! Puisqu'en fin de compte, le vase doit quand même être porté chez la cousine de Poppins pour être réparé…
La seule chose qui a été réparé c'est une roue peinte sur le vase.
J'aurais pu encore parler de Terabithia, parler de la puissance de l'imaginaire… Sauf que justement non : le propos ici est à l'inverse de celui de Terabithia ( et de la scène de la baignoire de Mary Poppins 2... ET de la scène dans la peinture de Mary Poppins de 1964 !!)
Car oui, n'en déplaise au personnage de Dick Van Dyke, l'aventure dans la peinture dans le 1er film de Mary Poppins n'est pas à prendre au premier degré… Bert n'est pas un magicien qui crée un monde parallèle dans sa peinture.
Au contraire : les scènes qui se déroulent dans la peinture sont là pour évoquer le pouvoir de l'imagination, et non pas une quelconque escapade réelle dans un monde magique : c'est d'ailleurs ce qui donne son sens à la scène dans laquelle Mary Poppins est choquée lorsque les enfants, trop excités pour se coucher et s'endormir, insistent pour qu'elle reconnaisse qu'elle a gagné une course de chevaux : parce que la course en question était imaginaire, et que, là encore, il ne faut pas confondre imaginaire et réalité : en effet, Mary Poppins n'aurait jamais participé réellement à une course de chevaux, et elle trouve effectivement cette idée choquante.
Mais, comme les enfants ont, dans le premier film, imaginé avec leur nounou ce qui pourrait se cacher derrière le paysage peint sur le trottoir par Bert, et imaginent entrer à l'intérieur de la peinture (pour ma part, moi j'imaginais entrer à l'intérieur du diorama du muséum d'Histoire Naturelle de Bourges, quand j'étais ado, pour voir ce qu'il y avait au bout du chemin !), là il fallait entre à l'intérieur du vase : mais reprendre l'idée du film précédent ne suffit pas : il faut la reprendre de manière imbécile, au premier degré !
D'une part, pour que le cauchemar vécu à la fin de l'aventure intérieure du vase soit prémonitoire, e d'autre part, pour faire dire aux enfants que c'était réel parce que la roue qu'ils ont réparée avec l'écharpe de Mary Poppins est désormais représentée toujours réparée avec l'écharpe peinte, ce qui prouve qu'ils n'ont pas rêvé (ce qui détruit complètement le propos du premier film, dans lequel c'est justement par la puissance de leur imagination que les enfants Banks peuvent parvenir à s'échapper de la réalité, et huh… Vous vous souvenez de ce que je viens de dire à propos de la scène au plafond chez l'oncle Albert ? Bah, là les enfants ne vont être dans l'échappatoire perpétuelle… Jusqu'à la fin du film !)
3/ Luminomagifantastique... Alors, ce personnage d'allumeur de réverbère est le personnage leplus sympathique du film (il est en fait, pour moi, le seul personnage sympathique - avec bien sûr les enfants - ! La personnalité de Mary Poppins ayant été complètement transformée, - la scène où elle doit monter sur scène, où elle fait la mijaurée en refusant de chanter pour tout-à-coup faire volte-face et changer d'avis brusquement, sans aucune raison apparente, je vous jure : je n'ai pas compris pourquoi !!?!)
Mais les scénaristes (et/ou les producteurs), ont renoncé à mettre le motsuperqualifragilistiqexpialidocious dans le film, ont voulu mettre d'autres mots bizarres dedans. ...Et ç'a été dans la chanson des allumeurs de réverbères (qui remplace la chanson des ramoneurs dans le 1er film… Vous suivez ? TOUJOURS la connerie de STAR WARS VII : il faut que le nouveau film soit un clone insipide et grotesque des anciens… Enfin, de l'ancien, en l'occurrence !)
Ici deux mots :
Le premier, c'est que même si j'ai adoré le personnage de l'allumeur de réverbères, la chorégraphie ici, n'a pas de sens : l'idée dans le premier film était de montrer à des enfants de la grande bourgeoisie qu'ils pouvaient voir le monde comme les prolétaires, adopte run autre point de vue sur le monde, plus humble, que celui d'un riche enfant de banquier : cela fait écho aux deux pences que le petit Michael voulait donner à la femme pour nourrir les oiseaux (et accessoirement, permettre aussi à la pauvre dame de se nourrir), plutôt que de vouloir créer, comme le préconisait l'ancêtre Dawes, un empire financier juste pour le plaisir de racheter aux autres toutes leurs richesses (le film opposait la simplicité des oiseaux à la sophistication de l'empire colonial britannique, si vous vous souvenez de la chanson des banquiers, le père de Michael lui vantait les mérites des richesses accaparées par l'empire britannique et ses financiers, des barrages sur le Nil, etc...) ...Or là, les enfants vont perdre leur toit, et leur père n'est qu'un caissier anonyme (et à mi-temps) dans la banque dont son père était un associé ! Je veux dire : peut-on faire plus prolo que çà ??!
Quel sens cela peut-il avoir d'enseigner à des enfants d'un employé subalterne, la manière de voir le monde des travailleurs modestes, qui dominent les toits de Londres malgré leur pauvreté ?
Le second, c'est que le mot en lui-même ne veut rien dire. Là, il va falloir que j'explique aux deux malins du fond, qui vont me rétorquer que superqualifragilistiqexpialidocious ne veut rien dire non plus, qu'en fait si, superqualifragilistiqexpialidocious, ça veut bien dire quelque chose. D'abord, métaphoriquement parlant, le mot a un sens : c'est celui qui redonne la parole à ceux qu'on voudrait faire taire, c'est le mot qu'on va opposer à ceux qui veulent avoir le dernier mot, celui du réalisme exacerbé (huh oui, je parlais des dangers de l'imaginaire tout-à-l'heure avec l'oncle Albert qui fuit la réalité, mais la subtilité du premier film est justement de louvoyer astucieusement en critiquant à la fois ceux qui fuient la réalité et refusent de grandir et d'assumer leurs responsabilités, et ceux qui ont perdu l'émerveillement de l'esprit d'enfance : le propos du film, extrêmement intelligent, étant justement qu'il faut savoir à la fois grandir et garder son âme d'enfant, savoir imaginer et rire et savoir regarder la réalité en face, bref, trouver le bon équilibre entre émerveillement enfantin et sens des responsabilités) du banquier ou du Marajah, les puissants, ceux qui dominent, ceux qui commandent et qui ont le dernier mot, ceux qui imposent leur vision de la réalité aux autres. C'est celui que monsieur Banks dira à l'ancêtre Dawes, directeur de la banque Mais, en fait, le sens du mot n'est pas que métaphorique : Mary Poppins l'explique elle-même : c'est le mot qui redonne la parole aux humbles, comme nous l'avons dit, mais pas seulement parce que c'est le mot qu'on dit lorsqu'on ne sait pas quoi dire, c'est en fait surtout le mot nouveau, auquel on est libre de donner le sens que l'on veut : c'est le mot qui crée le monde de demain, qui ouvre les portes, qui crée l'avenir, parce que - paradoxalement - ce mot qui a priori n'a pas de sens est en fait le mot créateur de sens, celui auquel on est libre d'attribuer le sens qu'on désire : tout comme la vie elle-même, qui n'a pas de sens, qui est absurde, mais à laquelle chacun est dès lors libre de donner son propre sens, sans se laisser enfermer par ce que dicte l'idéologie des autres : ce n'est en effet pas aux autres de vous imposer le sens de votre vie. C'est à vous de construire votre propre vie. Ce mot, qui n'a pas de sens a priori, pas de sens prédéterminé, est donc le mot auquel on peut donner le sens que l'on veut ! Là, on nous propose un nouveau mot compliqué : Luminomagifantastique (désolé : je vous mets la version du sous-titre Français, parce que les acteurs le prononcent tellement vite - comme un exercice de diction - que je n'ai pas réussi à décomposer le mot en anglo-américain : d'habitude quand je vois un film en V.O. j'essaye de ne pas lire les sous-titres Français (sinon, je ne suis trop concentré sur la lecture et je ne fais plus attention aux sons ; c'est d'ailleurs pourquoi j'ai plutôt l'habitude de mettre les sous-titres en anglais quand je regarde un DVD en anglais, car ainsi, les sous-titres correspondent aux sons que j'entends, et je peux réviser la prononciation anglaise ainsi), là j'ai été obligé de le faire parce que je ne parvenais pas à reconnaître le mot…) Bref, en dehors de cette anecdote sans intérêt (sauf si vous voulez un truc pour entretenir votre anglais !) Le mot lui-même n'a pas de sens - je veux dire même métaphoriquement, il n'en a aucun -, pour être précis, ce qui n'a pas de sens, c'est l'emploi même du mot : c'est en réalité, l'usage du mot qui n'a aucun sens dans e film, là où l'usage du mot superqualifragilistiqexpialidocious en avait un, et exprimait quelque chose de très fort du point de vue scénaristique : remplacez le mot superqualifragilistiqexpialidocious par n'importe quel autre mot n'aurait aucun intérêt, puisque c'est justement le mot dont on se sert là où les autres mots sont impuissants, figés dans la réalité, superqualifragilistiqexpialidocious est le mot qui transcende la réalité là où les autres mots sont impuissants à le faire, justement parce que superqualifragilistiqexpialidocious, comme je viens de l'expliquer, est un mit créateur de sens, on peut lui donner le sens que l'on veut, tout comme nous sommes libres de donner à notre vie le sens qu'on veut ! Mais il en va bien autrement de Luminomagifantastique, parce que ce mot-là à déjà un sens complètement figé : remplacez le par celui de lumière, et son sens sera le même. Remplacez le par un autre mot, et là, c'est le reste de la chanson qui n'aura plus aucun sens. Là où la sémantique de superqualifragilistiqexpialidocious est universellement libre et créatrice, celle de Luminomagifantastiqu est dramatiquement figée sur lui-même. Le mot ne veut rien dire, il n'est pas créateur de sens, il est vide de sens. Que les choses soient claires : ce n'est pas le concept de suivre une lumière dans la nuit pour retrouver son chemin que je critique ; la lumière dans la nuit, symbole d'espoir, c'est un concept universel qui traverse les cultures, et qui était déjà présent dans le film de 1964. Ce que je critique, c'est le remplacement du mot superqualifragilistiqexpialidocious, créateur de sens parce qu'il ne remplace aucun autre mot, et qu'il est justement utile quand on ne dispose d'aucun mot pour dire ce qu'on ressent, ou se défendre face à ceux qui nous écrasent de leurs mots politiques, dogmatiques ou idéologiques, et cela par la vacuité d'un mot qui est lui, vide de sens, car complètement substituable à celui de "lumière". Pourquoi ? puisqu'ils ont repris la scène du plongeon dans un dessin (et une scène qui avait tout son sens dans le premier film, mais n'en a plus aucun dans le second - et encore une fois, ce n'est pas le principe de reprendre la scène - qui est la marque emblématique du récit de Mary Poppins - que je critique, mais c'est la manière de le faire, sans aucune cohérence scénaristique ou narrative, mais juste ""parce que on voulait reprendre ce que le premier film faisait mieux que nous""), aors, dans ce cas, pourquoi ne pas reprendre le mot d'origine ? Pourquoi ne pas faire un clin d'œil plus sincère au film précédent en citant le mot superqualifragilistiqexpialidocious, plutôt que d'en inventer un autre, calqué sur lui, mais vidé de toute substance ?! Revenons aux deux cents, dont je vous entretenais tout-à-l'heure : vous vous souvenez que Micheal, dans le 1er film, voulait le donner pour nourrir les oiseaux… Puis il s'était enfui de la banque en le reprenant des mains du vieux père Dawes… Et les avaient ensuite redonnés à son père, parce qu'il regrettait de lui avoir désobéi et de s'être enfui… Et son père les avait montré aux banquiers Dawes (mais sans les leur rendre)… Les deux cents jouent, dans le nouveau film, un rôle particulier que je vous laisse découvrir à la fin, en parfaite incohérence avec tout le propos du 1er film !!
4/ Ce qui m'a le plus affligé, c'est la remarque de Mary Poppins ""on pense trop de nos jours, c'est un fait certain"" (je traduis approximativement : comme je disais, j'essayais d'écouter les paroles sans lire les sous-titres).
J'avais pu pardonner une remarque semblable dans le film Le Dernier Samouraï d'Edward Zwick, parce que le film était tout simplement MAGNifique et que je n'allais pas bouder mon plaisir pour une réplique de scientologue au milieu d'un des récits cinématographiques les plus beaux que j'ai jamais vus.
Mais dans une telle daube qu'est Mary Poppins returns, je ne peux pas.
C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi çà veut dire beaucoup, çà veut dire qu'il était libre, libre et heureux d'être lààààà malgrééé touuuut…. huh, non, excusez-moi, je me suis oublié.
Pour moi ça veut dire beaucoup :
Pour plusieurs raisons. Et je vais donc recommencer la numération :
1 (ou plutôt 4.1) / C'est désormais une banalité affligeante et galvaudée aujourd'hui dans les films cinémas pour enfants que de leur apprendre qu'ils doivent cesser de penser. Encore un peu, Mary Poppins aurait dit que Michael devrait plutôt écouter son cœur. Mais qu'est-ce que c'est que cette affligeante débilité ?! Depuis quand peut-on arriver à écouter son cœur sans penser ?! Depuis quand oppose t-on la pensée et le cœur, comme si le cœur dispensait de penser avec son intelligence, comme si on ignorait l'expression ""l'intelligence du cœur"" ?
4.2/ on dirait la rengaine d'une secte (c'est pas pour rien que je parlais de la Scientologie tout-à-l'heure, cf. l'histoire de Tom Cruise et ses déclarations prosélytes pendant la campagne de promotion du film Le dernier Samouraï, mais on pourrait également évoquer la secte de Raël), et c'est effectivement celle d'une secte particulière : la secte du consumérisme capitaliste actuel : vous pensez trop ! Arrêtez de penser ! Soyez de gentils moutons consommateurs ! Laissez votre banquier, votre marchand, votre patron, votre Président de la République penser à votre place ! Ils savent mieux que vous mêmes ce qui est bon pour vous !
Bon, c'est un thème que je compte reprendre bientôt dans un autre article (sans doute sur LinkedIn) sur le mouvement des Gilets Jaunes, dont je compte livrer une première analyse tantôt. Mais, en attendant, voici vous voyez le topo..:
Soyez un bon citoyen-consommateur, laissez vos chefs penser à votre place !
4.3/ Quand on sait que la puissante civilisation qui a réussi à envoyer des fusées dans l'espace, l'homme jusqu'à la lune, et les sondes jusqu'à des soleils lointains hors de notre système solaire, l'homme qui a conquis le fond des océans, créé des films de cinéma époustouflants, des ordinateurs pouvant séquencer son propre génome et aider à guérir de maladies graves, potentiellement handicapantes à vie, voire mortelles (!), ont hérité toute leur puissance rationnelle d'un peuple grec qui a inventé une nouvelle manière de penser, la philosophie, de laquelle est née toute la science moderne, on se demande QUAND EST-CE qu'un jour, on aura un film qui apprendra aux enfants, non pas à cesser de penser comme de gros débiles mentaux déconnectés, mais au contraire à rationnaliser leur pensée et à bien penser ?
Je vais vous le dire; quand : on l'a déjà eu ce film, et c'était justement le Mary Poppins de 1964 : oui, ce film, dont je vous ai répété à plusieurs reprises la subtilité exceptionnelle parce qu'il apprenait à la fois la puissance de l'imagination et de l'émerveillement enfantins, et le danger de fuir la réalité quand on refuse de grandir et qu'on joue à faire l'enfant et à rire de tout, tout le temps, en refusant d'accepter la réalité et sa part de tristesse, ce film magnifique qui nous enseignait à écouter les autres, et voir le monde selon différents points de vue, à comprendre comment chacun - le prolo Bert, le banquier Banks père, les enfants Banks fils, et à penser le monde sous toutes ses facettes, en s'émerveillent du monde et de la vie concrète (je rappelle que le chant des ramoneurs vient après la partie de chasse à courre et de cheval dans la peinture, et après la scène de rigolade au plafond chez l'oncle Albert), c'est le chant qui exalte la vision de Londres, le Londres réel, depuis les toits pleins de suie, plein de la crasse du monde. Et c'est pourtant le plus beau moment du film, qui se termine d'ailleurs en feux d'artifice !
Un film qui nous enseignait à penser le monde différemment, et non à nous réfugier dans la naisierie de la non-pensée.
Et de ce point de vue-là, le second film es tune insulte au premier.
Voilà, j'en profite, pour parler d'un autre film : STAR WARS VIII, The last Jedi : ou plutôt, je voudrais réagir au commentaire qu'en a fait Durendal.
Je suis à peu près d'accord avec à peu près tous ses arguments contre STAR WARS VIII, à l'exception de quelques-uns, mais je ne vais en parler que d'un seul : la relation entre le général Holdo et le capitaine… huh, plutôt l'ex-capitaine, ou ex-commandant, peut-être (je ne sais plus, c'est confus tout cela), Poe.
Je ne comprends pas pourquoi Durendal (si vous n'avez pas vu son excellent épisode de Pourquoi j'ai Raison et vous avez Tort ? à propos de STAR WARS VIII, allez vite le voir sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=aBhFAN7479A (première partie)
https://www.youtube.com/watch?v=-_eLtsUhlF8 (troisième partie)
avant de reprendre votre lecture)
fait une fixation sur le fait que Holdo refuse de révéler son plan à Poe, et qu'ainsi elle a encouragé la mutinerie.
J'aimerais rappeler que :
1/ Un général n'a pas à faire part de son plan à un commandant, il donne des ordres, le commandant (ou ex-commandant) fait exécuter les ordres par les sergents et les sous-fifres, un point c'est tout. Ca s'appelle la chaîne de commandement, et toutes les armées DU MONDE fonctionnent ainsi.
Durendal parlait du fait que dans le IV (et dans divers autres), l'Etat-Major révélait son plan aux officiers de la Résistance.
Je me permets de rappeler que le contexte était complètement différent : dans le second cas, il s'agissait de recruter des volontaires pour une mission suicide, les gus qui allaient joyeusement se faire sacrifier avaient le droit, estimait-on, de savoir pourquoi ils allaient au-devant d'une mort certaine (et de fait, les 3/4 de l'escadron Rogue sont morts dans l'assaut de l'Etoile Noire !!).
Dans le second cas, il s'agit d'une retraite dans laquelle l'armée fuit le danger de mort, et dans ce cas-là, je ne vois pas pourquoi le général aurait à partager son plan avec le premier guignol venu, surtout sachant que :
2/ A cause de Poe, la flotte de la Résistance s'est faite décimée ;
3/ Il a été dégradé pour cette raison ;
...Et c'est à ce gugusse-là que vous voulez que Holdo dévoile son plan ?!