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mercredi 9 septembre 2009

Le piratage numérique : un sable mouvant dans lequel nos législateurs s'enlisent ?

En attendant mon billet prochain concernant la sitographie sur l'ontologie qui est en préparation, je reviens sur la loi hadopi, dont le site politique.net nous informe aujourd'hui même que le vote est repoussé au 15 septembre prochain.

...On (enfin, "je" en tout cas) se demandait comment des gens faisaient pour concevoir des lois aussi ineptes concernant des sujets aussi complexes que le piratage numérique (complexe tant aux niveaux sociologique et économique qu'au niveau technique !).
Ce même site nous propose, en lien, dans un de leurs anciens articles, deux vidéos tout-à-fait révélatrices, réalisées par Bakchich.tv, que voici :




J'apprécie particulièrement le cas du député qui a trois fils, connaissant le peer-to-peer, et qui n'a pas eu l'idée de se renseigner auprès d'eux... D'autant qu'on peut se demander comment il compte "surveiller ça" s'il ignore ce que c'est..!





Là, encore, il y a un cas que j'apprécie particulièrement, celui du député qui juge plus intéressant de suivre l'actualité de Jacques Chirac en Chine (alors que, n'étant plus Président de la République, il ne représente plus notre pays politiquement parlant !), plutôt que de faire son travail et voter les lois qui lui sont soumises...
Autre cas très intéressant, celui qui avoue avoir "été à 50 mètres, dans mon bureau, malheureusement, je suis arrivé trop tard..!"

J'imagine en outre que certains députés, qui devaient être contre la loi, ont dû "boycotté" en s'absentant... Ce n'est qu'un supposition de ma part, cela dit, quand on est contre une loi, il est plus utile d'être présent pour voter contre cette loi, que de s'absenter.

Mais ce qui me rend quand même un peu de courage, en tant que citoyen, c'est le discours du député qui conclue que "le travail du député est (...) d'être présent à l'Assemblée".

Je me dis en tant que citoyen, qu'il est assez extraordinaire de penser que des gens sont morts pendant les diverses révolutions françaises - et en outre, qu'on paye des salaires avec nos impôts - pour que finalement nos représentants politiques, garants de notre liberté et de l'expression du peuple, fondement de la démocratie française, soient absents des débats et des votes, et que par ailleurs ils ne cherchent même pas à se documenter sur les sujets des lois qu'ils doivent voter.

J'espère que vous me pardonnerez ce post où je prends plus de parti-pris que d'habitude, je ne pense pas néanmoins qu'être enseignant-documentaliste soit incompatible avec le fait de prendre son parti - d'ailleurs, le fait que je ne sois PAS ENCORE certifié m'engage à penser que ce n'est pas si grave que ça...


Pour revenir à des considérations plus objectives, le blog Dalloz (éditeur de codes civils, de manuels et traités de Droit, ainsi que de diverses revues juridiques ) nous expose aujourd'hui le concept pénal du délit de captation. Ce délit qui consiste à enregistrer un film en salle de cinéma, avec un appareil numérique, nous explique le professeur Manara, entraîne un paradoxe qui risque de se retourner contre les exploitants de salle qui disposent dans leurs salles des caméras de sécurité..!
Ce qui est intéressant à retenir de son article, c'est qu'avant 2006, l'enregistrement en salle n'était pas illégale, seule sa diffusion l'était ! Or, depuis cette date et la création de ce nouveau délit par la loi, l'enregistrement lui-même est illégal en salle, ce qui rend donc les pratiquants de ce nouveau sport international à la mode, passible de peines, même s'ils enregistrent le film sans le diffuser par la suite - c'est-à-dire quand ils le font uniquement pour leur usage personnel.

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