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samedi 6 décembre 2008

La lettrine : Google va t-il tuer le livre ?

Vu sur le blog de La Lettrine, un commentaire sur l'interview de Robert Darnton, directeur des bibliothèques de l'université de Harvard, à propos de la numérisation des livres par Google. Apparemment optimiste, il soutient que cette approche n'est qu'un moyen d'augmenter l'accessibilité du public aux oeuvres.

Après réflexion, je pense être d'accord avec ses arguments, et que ce nouveau mode de publication peut être très bénéfique, du moins tant que deux conditions resteront respectées :

  • les droits d'auteur doivent être respectés : cela suppose d'une part que la numérisation d'une oeuvre n'empêche pas la rémunération de son auteur, et d'autre part que ses intentions et sa propriété intellectuelle, littéraire et artistique soit conservées.
  • les droits de l'éditeur doivent eux aussi être honorés.
Ces conditions posent le problème de la gratuité d'accès à certains textes sur le Net, mais aussi celui du piratage - avec toutes les mesures légales ou autres que cela comporte -, mais comme il serait relativement facile de faire payer un abonnement pour l'accès à une partie d'un site ( c'est-à-dire en conservant la gratuité d'accès à certains textes, - ceux qui sont tombés dans le domaine public, par exple - ) le premier obstcle ne pose pas de problème.


Enfin, il y a ceux qui sont contre la "dématérialisation" des livres : les signaux électroniques, immatériels, font peur à beaucoup. D'abord, il y a le fait de tenir un livre dans ses mains, d'en tourner les pages avec ses doigts, qui fait partie du plaisir de la lecture pour de nombreuses personnes ( dont moi ! ).
De plus, certains ont peur que si nous ne conservons aucune trace matérielle des oeuvres intellectuelles et littéraires, il suffirait d'un bug ou d'un virus pour que toutes les sauvegardes de textes écrits disparaissent des disques durs sur lesquels ils sont enregistrés.

C'est à cette deuxième crainte que j'aimerais répondre :
sans entrer dans la considération selon laquelle un livre, ça brûle, et que de ce fait les "traces matérielles" sont donc aussi fragiles que les traces immatérielles, le fait que l'on numérise les oeuvres ne signifie pas que l'on se débarrassera ensuite de toutes les oeuvres "tangibles" d'origine.
De plus, vous pourriez me répondre que même si une bibliothèque brûle, il restera de part le monde de nombreuses autres bibliothèques dans lesquelles l'oeuvre est également conservée.
A quoi je répondrais que les disques durs ne sont pas uniques non plus ( d'ailleurs, vous aurez remarqué que je parle toujours, dans ce billet, de "disques durs" au pluriel ! )

Enfin, il y a ceux qui dénoncent la virtualité de la lecture sur écran.
Là, je n'ai pas de réponse satisfaisante, mais après tout chacun peut choisir pour soi s'il souhaite lire un livre ou un écran...

Non, le seul problème véritable que je vois dans ce processus, c'est que le système est compliqué quand on veut bouquiner le matin, dans son lit en faisant une bonne grasse mat' : car un ordinateur, - même portable -, c'est assez encombrant, et en plus ça fatigue les yeux !
Et d'autre part, il est moins agréable de lire des feuilles imprimées chez soi qu'un vrai livre relié et mise en page professionnellement...

Mais ça, ça se trouve encore de nos jours en librairie ;-)


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