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dimanche 23 décembre 2018

Mary Poppins (me) returns (l'estomac) & une leçon de (non) citoyenneté

Ce soir, veille de Noël, la famille est loin, et je m'offre une soirée cinéma. Je pensais aller voir l'histoire du facteur Cheval ( ou un titre approchant), mais ayant loupé l'avant-première, je me suis retrouvé dans la salle de Mary Poppins (le retour de), en VO sous titrée, pour une heure et demie (environ) de malaise et j'ai donc passé un mauvais quart d'heure la veille de Noël.

A l'heure où les critiques ricanent à propos d'Aquaman - que je ne suis pas allé voir, les super-héros (dont j'étais fan autrefois) m'ayant lassé depuis quelques temps, à quelques exceptions près (Daredevil, mon amour…) -, ce film m'a affligé par son mercantilisme convenu. On veut nous vendre du rêve. C'est la finalité même de la société capitaliste (et le film sort au moment des manifestations des Gilets jaunes), qui est de nous vendre même nos rêves, mais, parfois, le rêve vendu est intelligent, drôle, bien pensé, réflexif (pour le spectateur), et touchant - ce qui nous incline à pardonner bien volontiers cette mise en vente du rêve, puisque la qualité intellectuelle et morale st au rendez-vous, et pardonnez-moi, je sens que je commence à m'exprimer comme un vieux con pontifiant de l'aKAdémie.

Hélas, mes amis, tel n'a pas été le cas cette fois-ci.

Le résumé de mon tourment en quatre points ?

1/ Commençons par la fin, voulez-vous ? Ce n'est certes plus une originalité, de nos jours, où la chronologie bousculée est devenu une platitude galvaudée de scénariste en manque d'inspiration, mais que voulez-vous ? C'est ce qui caractérise ce film. Je vis tenter de parler de la scène finale sans faire trop de spoilers sur les événements eux-mêmes (mais ce film le mériterait, vus savez !) :
Le film se conclue sur une régression. Là où, dans le premier film se concluait par une évolution - et c'était justement là une subtilité, puisqu'on aurait pu croire qu'il s'agissait aussi d'une régression - mais en réalité, le père Banks, dans le premier film, ne redevient pas un gamin : il apprend seulement à être à l'écoute de ses propres enfants, et à passer du temps avec eux en profitant de la vie, c'est-à-dire en donnant du sens à son travail, au lieu de vivre pour lui. Il a  appris à lâcher prise, à arrêter de se prendre au sérieux (lorsqu'il a raconté la blague à l'ancêtre de la famille Dawes), il a appris apprécier la vie autrement que par une mentalité de petit comptable étriquée (en emmenant sa famille au parc pour prendre du temps avec elle).

Michael Banks, lui redevient un gosse. Mais ce n'est pas là, sa régression. On pourrait encore se réjouir qu'il retrouve une âme d'enfant, bien que la manière de le mettre en scène soit, à mon goût, beaucoup trop naïve - et encore, devrais-je niaisement pusillanime (ceux qui auront vu le film comprendront) -, mais le problème ne serait encore pas trop grave, compte tenu du fait que c'est un film pour enfants, - même si le premier Mary Poppins était censé à la fois montrer que les parents doivent être à l'écoute de leur part d'âme enfantine, mais aussi que les enfants devaient apprendre à grandir, chacun devant en fait faire la moitié du chemin vers l'autre -,

non, ce qui est malsain, dans ce film (et là je vais spoiler…)

… SPOIL DANS
5

4

3

2

1...

c'est le dialogue entre le parapluie ET Mary Poppins, dans lequel ils avouent avec un fatalisme affligeant que les adultes auront oublié la leçon dès le lendemain !!

L'adulte n'aura rien retenu de l'aventure, il sera redevenu un gamin niaiseux pendant une journée, et ensuite, il va à nouveau se comporter en adulte coupé de la part d'enfance qui nous permet de voir la beauté de la vie !!
Toute l'histoire ...n'aura… servi… à... RIEN !!!

(et en parlant de leçon civique, je vais y revenir après cette critique !!)

Du coup, conclusion, générique, et on sort de la salle en se disant qu'on a subi pendant une heure une torture… Pour que dalle, en pure perte !!

Car oui, il n'y a pas que la conclusion du film, qui nous donne du tourment :

2/ En fait, on peut dire que Walt Disney n'a tiré aucune leçon de STAR WARS VII : ils ont voulu faire un cadeau au fan, une sorte de fan (self) service, avec le VII, et ç'a été la pire daubasse du cinéma Hollywoodien depuis le début des années 2000 (je suis sérieux, même Avatar et Pirates des Caraïbes IV & V n'ont pas été  aussi mauvais : réellement, c'est une performance de la médiocrité, ce film !) :

...ils ont refait la même connerie avec Mary Poppins, pulvérisant leur record de connerie !!

Au lieu de faire une suite pertinente et cohérente, ils ont essayé de faire une espèce de clone du 1 mais pas sous forme de remake, mais de suite qui pourtant reprend exactement les mêmes idées dans le mauvais sens de l'expression !!

Par exemple :
- dans le 1er, il faut ranger la chambre, dans le second, il faut ranger des vieux papiers du grenier ! (et attention : là où la scène du 1er est très intelligente, parce que les enfants doivent participer à la tâche, et apprendre à … la-lal-la-mettre-rien-qu'un-morceau-de-sucre-qui-aide-la-médecine-à-couler-la-la-la-et-chaque-tâche-peut-devenir-selon-l'humeur-un-vrai-plaisir-la-la..., ici non, la morale de l'épisode semble être de laisser sa nounou faire tout le boulot à votre place.

- la seule scène que j'ai trouvé assez originale et très intéressante, et que j'ai bien apprécié, c'est celle des aventures imaginaires dans la baignoire, là c'était quelque chose de relativement nouveau et ça m'a fait pensé à... (non, petits chenapans, ce n'est pas au 3e film des chroniques de Narnia, l'Odyssée du Passeur d'Aurore, que je pense !) ...à Le Secret de Terabithia : un film très intelligent dans lequel on apprend à la fois la puissance de l'imagination, et… la victoire de la réalité sur l'imaginaire (de façon particulièrement tragique, d'ailleurs !)

- Dans le 1er, les enfants prennent le thé au plafond, ici, on ne réfléchit pas trop : c'est le plafond viendra à eux, à la place. Et avec quelle excuse, s'il vous plaît ? Que le deuxième mercredi, tout se retrouve à l'envers parce que la cousine de Mary Poppins (on ne sait pas pourquoi Mary Poppins a une cousine slave..?) est trop fatiguée pour faire les choses à l'endroit, correctement. Dans le film de 1964, le thé au plafond est une excentricité qui a un sens très malin : on se retrouve la tête au plafond lorsqu'on ne pense qu'à rire dans la vie sans jamais se préoccuper des choses sérieuses - comme les enfants Banks -, et le propos est de mettre en garde contre une infantilité trop naïve, détachée du monde, de la réalité quotidienne et de la beauté que peut avoir la vie concrète, malgré les tristesses (il faut en effet raconter des histoires tristes pour retrouver les pieds sur terre, rappelez-vous !), et le film montre très intelligemment que, s'il faut savoir garder une part d'enfance et d'émerveillement, refuser de grandir est un danger tout aussi grand que de perdre son âme d'enfant :

Ainsi l'oncle Albert reste coincé au plafond sans pouvoir redescendre sur Terre, à force de vouloir fuir la réalité et la vie concrète dans le rire abêtissant (et contagieux, souvenez-vous !), ...mais ici… Quel est le propos ? Quel est le sens de cette péripétie, dans ce 2e film ? J'espère me tromper, j'espère que des gens plus malins (ou plus attentif à leur part enfantine) que moi trouveront la réponse, et sauront m'expliquer, parce que moi, là, je sèche !
Je n'ai aucune idée de ce que peut bien signifier cette scène, en dehors de nous faire perdre du temps, avec un chant niais, une chorégraphie navrante, et par-dessus tout, l'idée que les aventures précédentes des enfants Banks dans le vase aient été totalement vaines !

- Ah oui, d'ailleurs, je ne l'avais pas mentionné, mais ce vase, c'est justement le prétexte pour rendre visite à cette cousine de Mary Poppins qui, soi-disant, répare tout, parce que les enfant sont été envoyé à l'intérieur du vase qu'ils avaient cassée pour le réparer, sauf que cela n'a servi à... huh… à rien ! Puisqu'en fin de compte, le vase doit quand même être porté chez la cousine de Poppins pour être réparé…
La seule chose qui a été réparé c'est une roue peinte sur le vase.
J'aurais pu encore parler de Terabithia, parler de la puissance de l'imaginaire… Sauf que justement non : le propos ici est à l'inverse de celui de Terabithia ( et de la scène de la baignoire de Mary Poppins 2... ET de la scène dans la peinture de Mary Poppins de 1964 !!)
Car oui, n'en déplaise au personnage de Dick Van Dyke, l'aventure dans la peinture dans le 1er film de Mary Poppins n'est pas à prendre au premier degré… Bert n'est pas un magicien  qui crée un monde parallèle dans sa peinture.
Au contraire : les scènes qui se déroulent dans la peinture sont là pour évoquer le pouvoir de l'imagination, et non pas une quelconque escapade réelle dans un monde magique : c'est d'ailleurs ce qui donne son sens à la scène dans laquelle Mary Poppins est choquée lorsque les enfants, trop excités pour se coucher et s'endormir, insistent pour qu'elle reconnaisse qu'elle a gagné une course de chevaux : parce que la course en question était imaginaire, et que, là encore, il ne faut pas confondre imaginaire et réalité : en effet, Mary Poppins n'aurait jamais participé réellement à une course de chevaux, et elle trouve effectivement cette idée choquante.

Mais, comme les enfants ont, dans le premier film, imaginé avec leur nounou ce qui pourrait se cacher derrière le paysage peint sur le trottoir par Bert, et imaginent entrer à l'intérieur de la peinture (pour ma part, moi j'imaginais entrer à l'intérieur du diorama du muséum d'Histoire Naturelle de Bourges, quand j'étais ado, pour voir ce qu'il y avait au bout du chemin !), là il fallait entre à l'intérieur du vase : mais reprendre l'idée du film précédent ne suffit pas : il faut la reprendre de manière imbécile, au premier degré !

D'une part, pour que le cauchemar vécu à la fin de l'aventure intérieure du vase soit prémonitoire, e d'autre part, pour faire dire aux enfants que c'était réel parce que la roue qu'ils ont réparée avec l'écharpe de Mary Poppins est désormais représentée toujours réparée avec l'écharpe peinte, ce qui prouve qu'ils n'ont pas rêvé (ce qui détruit complètement le propos du premier film, dans lequel c'est justement par la puissance de leur imagination que les enfants Banks peuvent parvenir à s'échapper de la réalité, et huh… Vous vous souvenez de ce que je viens de dire à propos de la scène au plafond chez l'oncle Albert ? Bah, là les enfants ne vont être dans l'échappatoire perpétuelle… Jusqu'à la fin du film !)

3/ Luminomagifantastique... Alors, ce personnage d'allumeur de réverbère est le personnage leplus sympathique du film (il est en fait, pour moi, le seul personnage sympathique - avec bien sûr les enfants - ! La personnalité de Mary Poppins ayant été complètement transformée, - la scène où elle doit monter sur scène, où elle fait la mijaurée en refusant de chanter pour tout-à-coup faire volte-face et changer d'avis brusquement, sans aucune raison apparente, je vous jure : je n'ai pas compris pourquoi !!?!)
Mais les scénaristes (et/ou les producteurs), ont renoncé à mettre le mot superqualifragilistiqexpialidocious dans le film, ont voulu mettre d'autres mots bizarres dedans. ...Et ç'a été dans la chanson des allumeurs de réverbères (qui remplace la chanson des ramoneurs dans le 1er film… Vous suivez ? TOUJOURS la connerie de STAR WARS VII : il faut que le nouveau film soit un clone insipide et grotesque des anciens… Enfin, de l'ancien, en l'occurrence !)

Ici deux mots :
Le premier, c'est que même si j'ai adoré le personnage de l'allumeur de réverbères, la chorégraphie ici, n'a pas de sens : l'idée dans le premier film était de montrer à des enfants de la grande bourgeoisie qu'ils pouvaient voir le monde comme les prolétaires, adopte run autre point de vue sur le monde, plus humble, que celui d'un riche enfant de banquier : cela fait écho aux deux pences que le petit Michael voulait donner à la femme pour nourrir les oiseaux (et accessoirement, permettre aussi à la pauvre dame de se nourrir), plutôt que de vouloir créer, comme le préconisait l'ancêtre Dawes, un empire financier juste pour le plaisir de racheter aux autres toutes leurs richesses (le film opposait la simplicité des oiseaux à la sophistication de l'empire colonial britannique, si vous vous souvenez de la chanson des banquiers, le père de Michael lui vantait les mérites des richesses accaparées par l'empire britannique et ses financiers, des barrages sur le Nil, etc...) ...Or là, les enfants vont perdre leur toit, et leur père n'est qu'un caissier anonyme (et à mi-temps) dans la banque dont son père était un associé ! Je veux dire : peut-on faire plus prolo que çà ??!
Quel sens cela peut-il avoir d'enseigner à des enfants d'un employé subalterne, la manière de voir le monde des travailleurs modestes, qui dominent les toits de Londres malgré leur pauvreté ?

Le second, c'est que le mot en lui-même ne veut rien dire. Là, il va falloir que j'explique aux deux malins du fond, qui vont me rétorquer que superqualifragilistiqexpialidocious ne veut rien dire non plus, qu'en fait si, superqualifragilistiqexpialidocious, ça veut bien dire quelque chose. D'abord, métaphoriquement parlant, le mot a un sens : c'est celui qui redonne la parole à ceux qu'on voudrait faire taire, c'est le mot qu'on va opposer à ceux qui veulent avoir le dernier mot, celui du réalisme exacerbé (huh oui, je parlais des dangers de l'imaginaire tout-à-l'heure avec l'oncle Albert qui fuit la réalité, mais la subtilité du premier film est justement de louvoyer astucieusement en critiquant à la fois ceux qui fuient la réalité et refusent de grandir et d'assumer leurs responsabilités, et ceux qui ont perdu l'émerveillement de l'esprit d'enfance : le propos du film, extrêmement intelligent, étant justement qu'il faut savoir à la fois grandir et garder son âme d'enfant, savoir imaginer et rire et savoir regarder la réalité en face, bref, trouver le bon équilibre entre émerveillement enfantin et sens des responsabilités) du banquier ou du Marajah, les puissants, ceux qui dominent, ceux qui commandent et qui ont le dernier mot, ceux qui imposent leur vision de la réalité aux autres. C'est celui que monsieur Banks dira à l'ancêtre Dawes, directeur de la banque

Mais, en fait, le sens du mot n'est pas que métaphorique : Mary Poppins l'explique elle-même : c'est le mot qui redonne la parole aux humbles, comme nous l'avons dit, mais pas seulement parce que c'est le mot qu'on dit lorsqu'on ne sait pas quoi dire, c'est en fait surtout le mot nouveau, auquel on est libre de donner le sens que l'on veut : c'est le mot qui crée le monde de demain, qui ouvre les portes, qui crée l'avenir, parce que - paradoxalement - ce mot qui a priori n'a pas de sens est en fait le mot créateur de sens, celui auquel on est libre d'attribuer le sens qu'on désire :
tout comme la vie elle-même, qui n'a pas de sens, qui est absurde, mais à laquelle chacun est dès lors libre de donner son propre sens, sans se laisser enfermer par ce que dicte l'idéologie des autres : ce n'est en effet pas aux autres de vous imposer le sens de votre vie. C'est à vous de construire votre propre vie.

Ce mot, qui n'a pas de sens a priori, pas de sens prédéterminé, est donc le mot auquel on peut donner le sens que l'on veut !

Là, on nous propose un nouveau mot compliqué : Luminomagifantastique 

(désolé : je vous mets la version du sous-titre Français, parce que les acteurs le prononcent tellement vite - comme un exercice de diction - que je n'ai pas réussi à décomposer le mot en anglo-américain : 
d'habitude quand je vois un film en V.O. j'essaye de ne pas lire les sous-titres Français (sinon, je ne suis trop concentré sur la lecture et je ne fais plus attention aux sons ; c'est d'ailleurs pourquoi j'ai plutôt l'habitude de mettre les sous-titres en anglais quand je regarde un DVD en anglais, car ainsi, les sous-titres correspondent aux sons que j'entends, et je peux réviser la prononciation anglaise ainsi), là j'ai été obligé de le faire parce que je ne parvenais pas à reconnaître le mot…)

Bref, en dehors de cette anecdote sans intérêt (sauf si vous voulez un truc pour entretenir votre anglais !) 

Le mot lui-même n'a pas de sens - je veux dire même métaphoriquement, il n'en a aucun -, pour être précis, ce qui n'a pas de sens, c'est l'emploi même du mot : c'est en réalité, l'usage du mot qui n'a aucun sens dans e film, là où l'usage du mot superqualifragilistiqexpialidocious en avait un, et exprimait quelque chose de très fort du point de vue scénaristique :
remplacez le mot superqualifragilistiqexpialidocious par n'importe quel autre mot n'aurait aucun intérêt, puisque c'est justement le mot dont on se sert là où les autres mots sont impuissants, figés dans la réalité, superqualifragilistiqexpialidocious est le mot qui transcende la réalité là où les autres mots sont impuissants à le faire, justement parce que superqualifragilistiqexpialidocious, comme je viens de l'expliquer, est un mit créateur de sens, on peut lui donner le sens que l'on veut, tout comme nous sommes libres de donner à notre vie le sens qu'on veut !

Mais il en va bien autrement de Luminomagifantastique, parce que ce mot-là à déjà un sens complètement figé : remplacez le par celui de lumière, et son sens sera le même. Remplacez le par un autre mot, et là, c'est le reste de la chanson qui n'aura plus aucun sens.
Là où la sémantique de superqualifragilistiqexpialidocious est universellement libre et créatrice, celle de Luminomagifantastiqu est dramatiquement figée sur lui-même.

Le mot ne veut rien dire, il n'est pas créateur de sens, il est vide de sens.

Que les choses soient claires : ce n'est pas le concept de suivre une lumière dans la nuit pour retrouver son chemin que je critique ; la lumière dans la nuit, symbole d'espoir, c'est un concept universel qui traverse les cultures, et qui était déjà présent dans le film de 1964.

Ce que je critique, c'est le remplacement du mot superqualifragilistiqexpialidocious, créateur de sens parce qu'il ne remplace aucun autre mot, et qu'il est justement utile quand on ne dispose d'aucun mot pour dire ce qu'on ressent, ou se défendre face à ceux qui nous écrasent de leurs mots politiques, dogmatiques ou idéologiques, et cela par la vacuité d'un mot qui est lui, vide de sens, car complètement substituable à celui de "lumière".

Pourquoi ? puisqu'ils ont repris la scène du plongeon dans un dessin (et une scène qui avait tout son sens dans le premier film, mais n'en a plus aucun dans le second - et encore une fois, ce n'est pas le principe de reprendre la scène - qui est la marque emblématique du récit de Mary Poppins - que je critique, mais c'est la manière de le faire, sans aucune cohérence scénaristique ou narrative, mais juste ""parce que on voulait reprendre ce que le premier film faisait mieux que nous""), aors, dans ce cas, pourquoi ne pas reprendre le mot d'origine ? Pourquoi ne pas faire un clin d'œil plus sincère au film précédent en citant le mot superqualifragilistiqexpialidocious, plutôt que d'en inventer un autre, calqué sur lui, mais vidé de toute substance ?!

Revenons aux deux cents, dont je vous entretenais tout-à-l'heure : vous vous souvenez que Micheal, dans le 1er film, voulait le donner pour nourrir les oiseaux… Puis il s'était enfui de la banque en le reprenant des mains du vieux père Dawes… Et les avaient ensuite redonnés à son père, parce qu'il regrettait de lui avoir désobéi et de s'être enfui… Et son père les avait montré aux banquiers Dawes (mais sans les leur rendre)… Les deux cents jouent, dans le nouveau film, un rôle particulier que je vous laisse découvrir à la fin, en parfaite incohérence avec tout le propos du 1er film !!


4/ Ce qui m'a le plus affligé, c'est la remarque de Mary Poppins ""on pense trop de nos jours, c'est un fait certain"" (je traduis approximativement : comme je disais, j'essayais d'écouter les paroles sans lire les sous-titres).
J'avais pu pardonner une remarque semblable dans le film Le Dernier Samouraï d'Edward Zwick, parce que le film était tout simplement MAGNifique et que je n'allais pas bouder mon plaisir pour une réplique de scientologue au milieu d'un des récits cinématographiques les plus beaux que j'ai jamais vus.
Mais dans une telle daube qu'est Mary Poppins returns, je ne peux pas.

C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi çà veut dire beaucoup, çà veut dire qu'il était libre, libre et heureux d'être lààààà malgrééé touuuut…. huh, non, excusez-moi, je me suis oublié.

Pour moi ça veut dire beaucoup :
Pour plusieurs raisons. Et je vais donc recommencer la numération :

1 (ou plutôt 4.1) / C'est désormais une banalité affligeante et galvaudée aujourd'hui dans les films cinémas pour enfants que de leur apprendre qu'ils doivent cesser de penser. Encore un peu, Mary Poppins aurait dit que Michael devrait plutôt écouter son cœur.
Mais qu'est-ce que c'est que cette affligeante débilité ?! Depuis quand peut-on arriver à écouter son cœur sans penser ?! Depuis quand oppose t-on la pensée et le cœur, comme si le cœur dispensait de penser avec son intelligence, comme si on ignorait l'expression ""l'intelligence du cœur"" ?

4.2/ on dirait la rengaine d'une secte (c'est pas pour rien que je parlais de la Scientologie tout-à-l'heure, cf. l'histoire de Tom Cruise et ses déclarations prosélytes pendant la campagne de promotion du film Le dernier Samouraï, mais on pourrait également évoquer la secte de Raël), et c'est effectivement celle d'une secte particulière : la secte du consumérisme capitaliste actuel : vous pensez trop ! Arrêtez de penser ! Soyez de gentils moutons consommateurs ! Laissez votre banquier, votre marchand, votre patron, votre Président de la République penser à votre place ! Ils savent mieux que vous mêmes ce qui est bon pour vous !
Bon, c'est un thème que je compte reprendre bientôt dans un autre article (sans doute sur LinkedIn) sur le mouvement des Gilets Jaunes, dont je compte livrer une première analyse tantôt. Mais, en attendant, voici vous voyez le topo..:
Soyez un bon citoyen-consommateur, laissez vos chefs penser à votre place !

4.3/ Quand on sait que la puissante civilisation qui a réussi à envoyer des fusées dans l'espace, l'homme jusqu'à la lune, et les sondes jusqu'à des soleils lointains hors de notre système solaire, l'homme qui a conquis le fond des océans, créé des films de cinéma époustouflants, des ordinateurs pouvant séquencer son propre génome et aider à guérir de maladies graves, potentiellement handicapantes à vie, voire mortelles (!), ont hérité toute leur puissance rationnelle d'un peuple grec qui a inventé une nouvelle manière de penser, la philosophie, de laquelle est née toute la science moderne, on se demande QUAND EST-CE qu'un jour, on aura un film qui apprendra aux enfants, non pas à cesser de  penser comme de gros débiles mentaux déconnectés, mais au contraire à rationnaliser leur pensée et à bien penser ?

Je vais vous le dire; quand : on l'a déjà eu ce film, et c'était justement le Mary Poppins de 1964 : oui, ce film, dont je vous ai répété à plusieurs reprises la subtilité exceptionnelle parce qu'il apprenait à la fois la puissance de l'imagination et de l'émerveillement enfantins, et le danger de fuir la réalité quand on refuse de grandir et qu'on joue à faire l'enfant et à rire de tout, tout le temps, en refusant d'accepter la réalité et sa part de tristesse, ce film magnifique qui nous enseignait à écouter les autres, et voir le monde selon différents points de vue, à comprendre comment chacun - le prolo Bert, le banquier Banks père, les enfants Banks fils, et à penser le monde sous toutes ses facettes, en s'émerveillent du monde et de la vie concrète (je rappelle que le chant des ramoneurs vient après la partie de chasse à courre et de cheval dans la peinture, et après la scène de rigolade au plafond chez l'oncle Albert), c'est le chant qui exalte la vision de Londres, le Londres réel, depuis les toits pleins de suie, plein de la crasse du monde. Et c'est pourtant le plus beau moment du film, qui se termine d'ailleurs en feux d'artifice !

Un film qui nous enseignait à penser le monde différemment, et non à nous réfugier dans la naisierie de la non-pensée.
Et de ce point de vue-là, le second film es tune insulte au premier.


Voilà, j'en profite, pour parler d'un autre film : STAR WARS VIII, The last Jedi : ou plutôt, je voudrais réagir au commentaire qu'en a fait Durendal.
Je suis à peu près d'accord avec à peu près tous ses arguments contre STAR WARS VIII, à l'exception de quelques-uns, mais je ne vais en parler que d'un seul : la relation entre le général Holdo et le capitaine… huh, plutôt l'ex-capitaine, ou ex-commandant, peut-être (je ne sais plus, c'est confus tout cela), Poe.

Je ne comprends pas pourquoi Durendal (si vous n'avez pas vu son excellent épisode de Pourquoi j'ai Raison et vous avez Tort ? à propos de STAR WARS VIII, allez vite le voir sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=aBhFAN7479A (première partie)

https://www.youtube.com/watch?v=DJ68mqtAPUk (deuxième partie)
https://www.youtube.com/watch?v=-_eLtsUhlF8 (troisième partie)
avant de reprendre votre lecture) 
fait une fixation sur le fait que Holdo refuse de révéler son plan à Poe, et qu'ainsi elle a encouragé la mutinerie.

J'aimerais rappeler que :
1/ Un général n'a pas à faire part de son plan à un commandant, il donne des ordres, le commandant (ou ex-commandant) fait exécuter les ordres par les sergents et les sous-fifres, un point c'est tout. Ca s'appelle la chaîne de commandement, et toutes les armées DU MONDE fonctionnent ainsi.
Durendal parlait du fait que dans le IV (et dans divers autres), l'Etat-Major révélait son plan aux officiers de la Résistance.

Je me permets de rappeler que le contexte était complètement différent : dans le second cas, il s'agissait de recruter des volontaires pour une mission suicide, les gus qui allaient joyeusement se faire sacrifier avaient le droit, estimait-on, de savoir pourquoi ils allaient au-devant d'une mort certaine (et de fait, les 3/4 de l'escadron Rogue sont morts dans l'assaut de l'Etoile Noire !!).
Dans le second cas, il s'agit d'une retraite dans laquelle l'armée fuit le danger de mort, et dans ce cas-là, je ne vois pas pourquoi le général aurait à partager son plan avec le premier guignol venu, surtout sachant que :

2/ A cause de Poe, la flotte de la Résistance s'est faite décimée ;
3/ Il a été dégradé pour cette raison ;

...Et c'est à ce gugusse-là que vous voulez que Holdo dévoile son plan ?!

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