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lundi 1 avril 2013

Deus Ex : RH : cyberpunk, le retour en force d'un genre à la mode !

Ayant assisté samedi dernier à une conférence sur le transhumanisme, ("Réalités Augmentées et Réalités Virtuelles : L’Homme Augmenté"), tenue à Lomme (dans l'agglomération Lilloise) par Jean-Benoît Duburcq, biologiste et ancien délégué régional du CNRS, je me dis qu'il s'agit du prétexte idéal pour publier ce billet dont le projet mijautait depuis quelques mois dans mon esprit.

...Cette phrase est très longue ? C'est normal. Il s'agit d'une phrase augmentée.
Avez-vous remarqué que depuis quelques temps, les titres de divers magazines parlent de "L'Homme 2.0", "L'Homme modifié", "L'homme amélioré" ? Avez-vous remarqué qu'on ne parle jamais de la "Femme augmentée" (sûrement parce que la femme, étant déjà sublime, parfaite, harmonieuse, et supérieure, n'a pas besoin d'être "augmentée", contrairement à l'Homme, qui, lui est bourré de complexes et parle de lui-même avec une majuscule, qu'en pensez-vous ?)


Bref...


Rappelez-vous... Remontons au tout début des années 2000, avec l'apparition sur les marchés du jeu vidéo d'un OVNI exceptionnel et hors du commun (oui, j'aime la redondance !) : Deus Ex..! Quoique l'on pourrait aller plus loin en arrière : en 1984, lorsque William Gibson publie son roman "Neuromancien", que le journaliste Gardner R. Dozois qualifiera de "cyberpunk" (inventant ce terme par la même occasion)


 ...Ou plutôt, non : remontons plus haut encore : en 1948 Norbert Wiener publie "Cybernetics, or Control and Communication in the Animal and the Machine", qui fonde la science cybernétique, science qui s'intéresse à la relation homme-machine, et basée sur quelques concepts élémentaires (à l'époque ils étaient en fait très novateurs), dont le principe du feedback, autrement dit la rétroaction - principe selon lequel la machine peut corriger elle-même son erreur si un signal l'en avertit, ouvrant la voie à l'automatisation.



Les applications de cette théorie mathématique de la communication intéressent les industries du télégraphe et du téléphone, ainsi que l'industrie de l'armement militaire, et, plus tard, de l'informatique et de la robotique.


On a déjà en germe les deux thèmes principaux qui feront l'inspiration d'un genre de la littérature S-F : le cyberpunk - à savoir le corporatisme capitaliste à outrance, et les technologies hyper-sophistiquées au service des plus riches.
A l'origine, le cyberpunk n'entretient que des rapports assez lointains avec le transhumanisme, mais le point commun entre ses thèmes de prédilection et ledit transhumanisme, c'est de poser la question de l'homme :
questionnement sociétal, moral, ontologique, épistémologique et éthique.

Aujourd'hui, le transhumanisme, c'est-à-dire la science transversale (voire transdisciplinaire) de "l'homme augmenté", est à la mode, à cause d'une part des expériences et des progrès dans ses divers domaines constitutifs, tels que la biologie (biochimie, génétique, ...), les nanotechnologies (les machines de taille inférieure au millionnième de mètre), l'informatique (et notamment les expériences de réalités augmentées, dont vous apprendrez bien plus en lançant une recherche sur les Google Glasses par exemple.), le ralentissement génétique ou hormonal du vieillissement, (etc.,) et d'autre part les jeux vidéos futuristes (j'y reviendrais !)...

(Tout cela entretient des liens particuliers avec les sciences de l'information et de la communication, et avec, d'autre part, la littérature, d'où ce billet.)


Il semble que, outre les articles de presse sur les expériences de Kevin Warwick (professeur de cybernétique en Grande-Bretagne qui s'est fait greffé des puces sous-cutanées pour ouvrir les portes automatiques de l'Université à distance - tapez son nom sur Google pour en savoir plus..! Ou lisez, entre autres, le hors-série Le Monde - La vie, L'atlas des Utopies, ou le numéro 422 de décembre 2012 de Pour la Science.),
la mode du transhumanisme - associé au cyberpunk - doive beaucoup à la résurrection d'une licence de jeux vidéo fantastiquement exceptionnelle : Deus Ex.
En effet, il y a un peu plus d'un an (en août 2011 pour être exact), le troisième volet de cette saga cyberpunk, Deus Ex : Human Revolution ( http://www.jeuxvideo.com/jeux/pc/00027531-deus-ex-human-revolution.htm ) sortait dans nos magasins de jeux informatiques favoris. Il proposait une préquelle sombre et torturée explorant les origines de la société ultra-capitaliste et ultra-technologique décrite dans le premier opus. Comme dans les titres précédents, le joueur endosse le rôle (car oui, il s'agit d'un jeu de rôles mâtiné de FPS... Ou l'inverse, selon le point de vue.) d'un humain modifié grâce à la technologie de pointe.


Le cyberpunk n'a pas fini de faire parler de lui, puisque d'une part un film dérivé du précédent jeu vidéo est en cours de préparation et sortira au cinéma dans un an ou deux (recherchez les informations sur le "film Deus Ex" sur votre moteur de recherches favori ! ou, plus simple, consultez Allociné : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=47050.html ), et que d'autre part de prochains jeux vidéos sortiront bientôt, entre autres Remember Me, jeu développé par une équipe française (cocorico !!) pour le compte de Capcom, ou bien (et là, je vous dis yahou si ce n'est alléluiah !) le fameusement attendu Cyberpunk 2077, adaptation du célèbre jeu de rôles papier de Mike Pondsmith (cf. par ici : http://www.jeuxvideo.com/news/2013/00063852-cyberpunk-2077-un-univers-tres-proche-du-jeu-de-role-papier.htm ), par l'équipe de développeurs de The Witcher, les nouvelles références en matière de jeux de rôles vidéo, après Bioware (Baldur's Gate, NeverWinter Nights, Knights of the Old Republic, Masse Effect, ...), Troïka (venus de Black Isle, oui, oui, les développeurs des deux premiers Fallout !) et Bethesda (les Elder Scrolls.)



Bref, du lourd en perspective.






...La mode du cyberpunk et du transhumanisme risque donc de durer un moment, et pour revenir aux racines littéraires et cinématographiques du genre, je vous propose une petite bibliographie sélective de référence(s) :



littérature :


  • Bien sûr, on commence avec le grand ancêtre, Philip K. Dick, auteur du désormais classique les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, roman rebaptisé Blade Runner après la sortie du film de Ridley Scott en 1982 (voir http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=1975.html ).
  • On embraye la première sur William Gibson, auteur entre autres de :
    • Neuromancien,
    • Comte Zéro
    • Gravé sur chrome,
    • Lumière virtuelle,
    • Les Machines à différences (avec Bruce Sterling)
    •  
  • On continue justement avec Bruce Sterling, ami du précédent, à l'origine de :
    • Le gamin artificiel,
    •  Les mailles du réseau,

  • Et avec Morgan Richard, qui nous a offert :
    • Carbone Modifié
    • cycle de Takeshi Kovacs,
    • Black Man
    •  
  • Peter.F Hamilton a écrit une série de romans pas tout-à-fait cyberpunk, qui s'en approche, le cycle de Greg Mandel.
  • Je recommande également le roman "Câblé" de Walter Jon Williams.
  • La culture française est également représenté dans le genre, avec les romans de Maurice G. Dantec :
    •  Grande Jonction,
    • Artefact,
    • Cosmos Incorporated.

cinéma :

  • Voir plus haut pour les films déjà cités, (Deus Ex, qui sortira bientôt, et Blade Runner, dont je viens d'apprendre que Ridley Scott souhaite faire une suite, décidément, le cyberpunk est vraiment à la mode !)



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